Comment étiqueter son miel aux normes en 2023 ?

En tant qu’apiculteur, vous devez vous assurer que vos produits sont étiquetés conformément aux normes en vigueur. En 2023, les réglementations relatives à l'étiquetage du miel ont évolué pour garantir la transparence, la qualité et la sécurité des produits. Mais comment étiqueter correctement son miel ?

Les mentions obligatoires :

- Dénomination de vente :

Exemples : miel de fleurs, miel en brèche, miel de miellat, en rayon.

La dénomination est différente de l’origine du miel (ex : miel de sarrasin).

- Indication de l’origine :

Il est nécessaire de spécifier l'origine géographique du miel. Cette indication est demandée par la réglementation mais permet aussi de valoriser le miel. Si le miel provient de différents pays, il faut indiquer clairement "Mélange de miels originaires de l'Union européenne/non originaires de l'Union européenne" selon le cas. 

Les mentions qui sont le plus utilisées sont : « Origine France » « Récolté en France » « Produit en France ».

- Poids net :

L'étiquette doit indiquer la quantité nette de miel dans le récipient, en grammes ou en kilogrammes.

- La DDM  (date de durabilité minimale) :

La date jusqu'à laquelle le miel conserve ses propriétés spécifiques doit être mentionnée, généralement sous la forme "à consommer de préférence avant le..."
Pour une DDM de 3 à 18 mois, le mois et l’année sont à indiquer. Pour plus de 18 mois, seule l’année suffit.

Pour info, la DDM du miel est souvent considérée pour 2 ans. Même si le miel se conserve pendant de nombreuses années.

- N°lot :

Le numéro de lot n'est pas obligatoire si la DDM est déjà mentionnée. Il est quand même possible d’apposer ces deux mentions sur l’étiquette.

Le numéro de lot s’écrit sous la forme : « Lot n° … » ou « L… ».

- Nom ou raison sociale de l’entreprise :

Il est obligatoire de faire figurer le nom et l’adresse de l’entreprise. Il est également possible d’y faire apparaître son numéro de SIRET.

- Visuel Info-tri :

Depuis mars 2023, une nouvelle signalétique de tri appelée Info-tri doit obligatoirement apparaître sur l’emballage. Cette information apporte plus de clarté au consommateur sur la façon dont il recycle ses emballages. Elle doit être apposée sur son étiquette ou son emballage. Le visuel doit inclure le logo Triman, la composition de l’emballage, et la façon dont il se recycle.

A Savoir : tout apiculteur doit cotiser à un éco-organisme (ex: CITEO, Adelphe), ou être agrée individuellement. Une fois la cotisation payée, l’éco-organisme envoie les logos et toutes les informations réglementaires.

Exemple de logo Triman  pour une pot de miel en verre : 

Les mentions facultatives :

Il est possible d’ajouter certaines mentions pour apporter des informations complémentaires. 

- Origine florale ou végétale :

Pour un miel monofloral, qui provient à 80 % de la fleur, il est possible d'utiliser la mention qui décrit l’origine du miel comme : miel de sarrasin, miel de romarin, miel d’acacia, etc …

Faire analyser le miel permet de s’assurer qu’il soit bien monofloral. Il est possible d’ajouter une double indication florale pour des miels polyfloraux mélangés. 

- Origine régionale ou territoriale :

Il s’agit d’une mention de provenance simple, ou liée à une AOP ou IGP. L’apiculteur doit alors être engagé dans une démarche de qualité : miel de Corse / miel des Causses…

- Origine topographique :

Ce terme fait écho au relief et au paysage, tels que : miel de forêt / miel de garrigue / miel de montagne…

 - Autre origine :

«Miel de Pays» est autorisé seulement si la mention est suivie d’un lieu : «Miel de Pays d’Aix»

Voici d’autres mentions facultatives pouvant être ajoutées sur une étiquette de miel :

→ les valeurs énergétiques

→ un code barre

→ des indications sur des critères de qualité (goût, couleur, texture) : miel liquide, doux

→ période de récolte : miel de printemps

→ des allégations nutritionnelles, à condition qu’elles soient justifiées scientifiquement.

Il n’est pas nécessaire de lister les ingrédients d’un pot de miel. Par contre, pour un mélange de miels français, la composition peut être signalée (ex : 50 % miel de lavande, 50 % miel de fleurs).
Pour d’avantage d’information ou pour valider l’utilisation de certaines mentions, il est conseillé de se rapprocher de la DGCCRF. 

Exemples d’expressions non autorisées : 

- miel naturel et pur miel ;

- miel de pays, miel de terroir, 100% miel ;

- miel à la gelée royale, miel et gelée royale : il s’agit d’une « préparation à base de miel et de gelée royale «  et il convient de préciser les pourcentages respectifs dans la liste des ingrédients ;

- miel à la truffe : le miel ne doit faire l'objet d'aucune addition de produits alimentaires (cf. annexe II du décret n°  2003-587 du 30 juin 2003). Ainsi, la mention « miel aux truffes blanches » est en contradiction avec ces dispositions, qui servent à protéger la dénomination "miel". Au cas particulier, une dénomination de vente descriptive doit être utilisée par exemple : Préparation à base de miel et de truffes blanches ;

- miel de Crête : la mention du pays d'origine n'est pas clairement indiquée. L'indication territoriale de la Crète, dans la dénomination, ne peut être mentionnée qu'à titre de complément d'information: une région connue dans un Etat membre ne l'est pas nécessairement dans d'autres états membres. La mention relative au pays en complément reste donc obligatoire (Cf. note explicative concernant la directive n°  2001/110/CE) 

- miel de la plage : ce produit : miele della spiagga (traduction: miel de la plage) fait référence à une origine topographique. La directive n°  2001/110/CE prévoit que la dénomination peut être complétée par une indication ayant trait à « l'origine régionale, territoriale ou topographique, si le produit provient entièrement de l'origine indiquée » ;

- miel d’alvéoles : la dénomination miel d'alvéoles n'est pas correcte, le décret n°  2003-587 du 30 juin 2003 prévoit la dénomination : « miel avec morceaux de rayons ».

La réglementation concernant la taille de l’étiquette et de la police d’écriture : 

L’étiquette doit être lisible. La réglementation implique une taille minimum de police en fonction de la taille de l’étiquette.

Une étiquette supérieure à 80 cm² doit avoir une hauteur minimale de police de 1,2 mm.

Une étiquette de taille inférieure doit avoir une hauteur minimale de 0,9 mm

Etiquetage du miel bio : 

Voilà quelques informations supplémentaires qui sont à faire apparaître sur un miel bio.

- Le logo AB Européen : en complément du logo européen, il est facultatif d’y ajouter le logo AB français, mais il est quand même conseillé de le mettre.

- La mention du lieu de production : « Agriculture France ».

- La référence à l’organisme certificateur : le code de l’organisme.